LA MALADIE ?
POURQUOI MOI ?
POURQUOI ELLE ?
POURQUOI LUI ?

POURQUOI MAINTENANT
?

HISTOIRE D´EAU



Pétia a 36 ans, d´origine bulgare elle vit en Espagne depuis 12 ans avec son mari et leur fille de 9 ans.
Elle vient me voir pour un problème de sang dans les urines qui dure depuis 7 mois.
Cela ne la fait pas souffrir mais l'angoisse terriblement.
Elle a consulté différents spécialistes,  passé tous les examens possibles, dont certains deux fois.
Mais aucune cause n´a été décelée.
Le dernier urologue consulté, après analyse des examens, lui confirme qu´elle n´a rien à la vessie ni aux reins, malgré les symptômes "d´hématurie totale" (les urines sont rouges en permanence).
Je lui demande s' il y a eu des évènements susceptibles de l'avoir déstabilisée avant que le problème ne se déclenche.
Selon elle, la seule chose importante qui se soit passée avant ce problème est le fait qu' elle ait dû avec son mari et sa fille se séparer de l'appartement qu' ils avaient acheté et dans lequel ils vivaient depuis quelques années.
Son mari ayant perdu son travail, ils ne pouvaient plus faire face au crédit.
Elle ajoute que malgré tout, elle arrive à s´accommoder de l´endroit où ils vivent actuellement.
À la fin de la première séance, je lui confirme que je l'ai effectivement trouvée très tendue et très angoissée.
Je lui explique que j'ai rencontré un blocage émotionnel très violent qui doit probablement remonter à son enfance.
De plus, j'ai senti des vibrations très douloureuses au niveau des reins et d´autres de moindre importance au niveau de la vessie. Ce qui me fait penser que le sang dans les urines est dû à un mauvais fonctionnement des reins.
Je lui explique que son problème d´hématurie est à mes yeux lié au blocage émotionnel que j´ai ressenti.
Je lui demande d' exprimer à son tour son ressenti durant la séance.
Elle dit avoir eu mal aux reins quand j' ai travaillé sur cette zone et que la douleur s'est propagée jusqu' à la vessie. Elle a ensuite senti de la chaleur sur ces deux zones.
Je lui demande si elle a le souvenir d'un problème lié à l'eau, au thème de l'eau ou à tout autre liquide.
En effet je lui explique que le blocage que j´ai perçu est probablement rattaché à une peur profonde en rapport avec l'eau et probablement lié au disfonctionnement de ses reins.
Les reins étant en règle générale symboliquement rattachés à nos peurs profondes et essentielles, mais aussi reliés aux éléments liquides comme l'eau.
Elle me dit qu' aussi loin que remontent ses souvenirs, elle a toujours eu peur de l´eau et surtout une peur panique à l'idée de rentrer dans l'eau.
Même aujourd'hui, quand elle va à la plage avec sa fille, elle ne se baigne jamais.
Elle me raconte avoir demandé à sa mère, quand elle avait 12 ans, pourquoi elle avait aussi peur de l'eau alors que ses amies n'avaient aucun souci de ce côté là.

Voici le récit que lui  fait sa mère et qui explique largement sa "phobie" de l´eau.
Quand elle avait quatre ans, durant des vacances en bord de mer, elle s´amusait avec son père dans l´eau.
Ce dernier l´a installée sur un body board pour jouer dans les vagues, malheureusement là où elle n´avait pas pied.
Son père la maintenait fermement sur la planche. Le jeu dura un certain temps jusqu´à ce que son attention se relâche un instant.
Il venait de rencontrer un ami. Le temps de lui dire bonjour et d´échanger quelques mots, quand il se retourne sa fille n´est plus sur la planche mais au fond de l´eau.
Combien de temps cela a-t-il duré ?
Pas assez pour que cela se termine en drame mais suffisament pour créer un blocage émotionnel d´une rare violence ainsi que tout ce qui peut en découler, tant sur le plan psychologique (phobie, perte de confiance, perte des repères) que sur le plan biologique et cellulaire.
En effet, les reins jouent (entre autre) un rôle important dans la gestion du stress et de la peur.
Par l´intermédiaire des glande surrénales, ils secrètent des hormones qui vont déterminer notre comportement face au stress et aux peurs, en produisant de l´adrénaline et de la noradrénaline.
Les cortico-surrénales vont quant à elles sécréter des corticoïdes naturels qui vont contrôler le niveau de notre réaction, c’est-à-dire son intensité émotionnelle, passionnelle au niveau cellulaire.
Le fait de perdre son appartement, ses repères, la confiance, ressentir de la peur, de l´insécurité face à une situation, a activé dans son cerveau biologique   une pathologie qui va toucher les reins.
Dans le cas de Pétia, il semble que les reins aient été les organes sollicités lors de sa chute dans l´eau jouant ainsi un rôle de survie dans la gestion de la panique.
Aujourd'hui on est loin du premier choc émotionnel, pourtant Pétia revit inconsciemment des émotions similaires bien qu'à un degré moindre.
Le cerveau biologique travaille au premier degré, il ne fait pas la différence entre le réel, l´imaginaire, le virtuel, ou le symbolique.
C´est le principe de la tranche de citron qu´on imagine et qui nous fait déjà saliver ou de l´aliment périmé tout autant que la phrase inacceptable qui nous restent sur l´estomac.
Le cerveau biologique travaille de manière analogique.
Pour Pétia, la peur, la perte de ses repères, de son territoire c´est son jus de citron à elle. Les glandes salivaires sont ses reins.
Le lendemain de la première séance, elle a commencé à avoir quelques urines claires.
Consciente de son problème et de la somatisation engendrée, elle affronte la situation pas à pas.
Ainsi, en marge de nos séances, elle commence à rentrer dans l´eau d'une petite piscine de jardin et ensuite par s´y assoir etc...
Assez rapidement, avec énormément de volonté, elle commence à reprendre confiance, mais aussi à accorder sa confiance aux autres dans l´eau. Les autres étant son mari et sa fille, qui l´ont accompagnée avec patience et amour dans sa démarche.
Au fur et à mesure, son problème d´hématurie s'est espacé.
Affronter ses peurs viscérales, quand on les a identifié, demande une volonté farouche.
Aucune peur n´est comparable à une autre, car chaque être humain est unique. Aucune peur n´est plus importante ou plus dérisoire que celle de son voisin, collègue, ami, frère ou soeur.
Affronter une peur viscérale, c´est comme demander à quelqu´un qui a le vertige de monter au plongeoir de 10 mètres et de sauter.
Pétia a passé de nouveaux examens qui ont révélé cette fois de minuscules cailloux dans les reins.
En décidant d´affronter ses peurs, elle les a cristallisées symboliquement et physiquement.  Puis les calculs se sont évacués naturellement, en même temps que ses peurs.
A présent Pétia prend des cours de natation adaptés aux personnes craignant l'eau.  Bien sûr cela a été très douloureux comme elle le dit elle-même avec un peu de fierté et beaucoup d´humilité.
Maintenant que le problème a disparu, le plus important  pour elle est de prendre du plaisir dans l'eau et ainsi se reconnecter avec une partie d´elle même.