Maxime est âgé de 11 ans et souffre d´asthme chronique sévère.
Il est accompagné de sa mère qui m´explique la difficulté qu´a
engendrée cette maladie pour l´enfant, pour elle et son mari.
Scolarité par correspondance et fréquents séjours à l´hôpital lorsque
le traitement n´est pas suffisant.
À chaque crise grave, ils ont intégré le réflexe d´amener leur
fils aux urgences et même s'ils y sont préparés, le stress vécu par les parents
est très violent.
Maxime est un garçon vif, absolument pas impressionné quand je
commence à m'entretenir avec lui et que je lui explique le déroulé de la
séance.
Il a une certaine expérience des questionnaires concernant sa
maladie.
Comme la plupart des enfants qui sont confrontés à une maladie
chronique, il pose sur son problème un regard et une analyse très lucide. Il
subit sa maladie avec courage et un brin d´humour.
Parallèlement il se sent fautif d´imposer des contraintes à
ses parents.
C´est surtout cette culpabilité sous-jacente qui revient au
cours de notre entretien.
Je commence par positionner mes mains au dessus de la zone des
émotions, la poitrine que je ressens aussitôt comme très dure.
Au niveau de la zone du tronc familial, mon ressenti met en
avant un blocage et une profonde détresse venant plutôt de la mère de Maxime.
Comme une sorte de une respiration bloquée.
À la fin de la séance je m´entretiens avec la mère de Maxime.
Nous tentons de faire le point sur l'origine de ce blocage, je
lui pose quelques questions autour de la conception, de la naissance et de la
petite enfance de Maxime afin de l'aider à se souvenir et à se raconter.
Elle est tombée enceinte de Maxime 3 mois après avoir accouché
d´un premier garçon
Elle me précise que c´était un accident.
Effondrée par la nouvelle d'une autre grossesse, mais issue
d´un milieu très croyant,
elle subit d´énormes
pressions familiales pour garder le
bébé.
Entre son accouchement, s´occuper du premier bébé, le traumatisme
d´une grossesse aussi rapprochée, la pression de la famille, elle me raconte
avoir eu l´impression de vivre la grossesse de Maxime en apnée et plutôt comme
un cauchemar.
Je demande ensuite à la mère de Maxime de me laisser parler d'abord
avec son fils.
J´explique alors à Maxime que, pour l'aider mon travail
consiste surtout à lire la maladie sous un
angle différent.
Ainsi, je lui raconte comment son corps a gardé la mémoire des
informations transmises par sa mère lorsque il était encore dans son ventre.
Notamment, l´information de ne pouvoir respirer à cause d´un contexte où certains
éléments de la vie familiale ne lui permettaient pas de le faire.
Je lui explique aussi que sa mère ne pouvait pas savoir que
cette information aurait de telles conséquences sur lui.
-Que cette information a développé chez lui des problèmes
respiratoires récurrents qui expriment également sa peur de ne pas être aimé.
Ainsi, lors des crises
d'asthme, inconsciemment il oblige ses parents à s'occuper de lui mais qu´il
n´a pas à se sentir coupable d´une chose dont il n´est pas responsable.
-Qu´il doit se montrer indulgent envers lui même, car en étant
indulgent envers lui même, il pourra changer le sens de cette information.
-Que cette information n´est pas la sienne et qu´il faut la
renvoyer dans le passé, là ou elle doit être, car elle ne correspond plus à ce
qu´il doit vivre à présent.
Maintenant il peut respirer normalement car il sait que ses
parents l´aiment.
Les enfants n´ont pas de barrières psychologiques. Quand on
s´adresse à eux avec franchise et logique, face à la maladie ils réagissent
mieux que les adultes et dépassent les problèmes beaucoup plus rapidement.
Je dis à Maxime que, en sa présence je vais expliquer cela à
sa maman. Qu´elle va certainement pleurer, mais qu'il est important qu´elle se
libère pour enfin pouvoir respirer.
La mère de Maxime a compris très rapidement la racine du
problème de son fils, la transmission ainsi que la logique de l´information
concernant tout ce qui en a découlé. Maxime a exprimé physiquement le mal être
psychologique de sa maman.
Elle a beaucoup pleuré.
Maxime la regardait avec indulgence et compréhension.
Je les ai laissé seuls, sachant que le meilleur thérapeute que la mère
de Maxime puisse avoir dans ce moment d´émotion intense, c´était bien son fils.
J´ai accompagné Maxime et sa mère dans leur parcours de retour
à une vie normale.
L´asthme s´est éloigné.
L´information de la "non-respiration" a repris sa
place dans l´espace-temps.
Une information qui inconsciemment les avait tenu éloigné, mais
qui mise en conscience les unit dans une même inspiration.

